De Millas jusqu'à la chapelle de Força-Réal, l'épreuve se dispute sur 88 km. Comme à l’accoutumée la course part sur les chapeaux de roues, contrôlée par les coureurs espagnols. La plaine se parcourt au grand galop et avant d’aborder les premières pentes de la Bataille, une dizaine d’hommes précèdent un peloton compact composé d’une cinquantaine d’unités. Le rythme imprimé et les premiers contreforts de la montée, modifient la physionomie du peloton. C’est en file indienne que l’on affronte la Bataille, malgré un vent modéré qui souffle de côté.

Entre Bélesta et Montalba, Sanchez, Pintado, Vinas et Martinez prennent le large. Ils précèdent la tête du peloton de 30 secondes. A l’entrée de Trévillach (km 48) les échappés comptent 24’’ d’avance et basculent au sommet des Auzines, précédant un groupe de 29 hommes. La descente s’effectue à vive allure, vent de dos. Il faut attendre Ansignan pour qu’évolue la situation. Près de l’acqueduc, Dani Reyes prend les choses en mains. Ce petit gabarit, très puissant, bien posé sur son vélo, contrôle la situation, et ouvre la route. A sa poursuite se lancent sept hommes. A Caramany Reyes les précède de 1’20’’, mais inquiet se retourne très souvent pour analyser la situation. A Bélesta l’écart grimpe à 1’40’’, pour passer à 2’ au col de la Bataille situé à 4km de l’arrivée, au pied de Força-Réal.

Longtemps Reyes avait course gagnée, même si depuis la chapelle le public constatait que l’écart se réduisait. Dans le dernier virage situé à trente mètres de la ligne, il était toujours vainqueur, jusqu’au dernier mètre, où rageur bondissait Eladi Sanchez. Dans ce final avec une pente à 12%, la course avait changé de camp.

Rulier et Clementine, les deux premiers Français terminent 11ème et 12ème alors que Francis Roger, premier Roussillonnais se classe 18ème. Dans le 36 km, c’est le Thuirinois Jordi Ramon qui impose sa loi, à Alain Gadenne et Guillem Pérarnau.

Texte: Claude Soubielle
Photos: Carles Meléndez / sportimagen ©
 

Entretien d'Eladi Sanchez, vainqueur du 88 km

Bien qu’essoufflé comme tout un chacun, Eladi Sanchez raconte sa course assis sur le perron de la chapelle : « Ce Força-Réal est une course très dure, casse pattes. J’ai fait la course, essayant de m’échapper plusieurs fois. J’ai toujours gardé espoir et ai fourni un très gros effort dans le dernier kilomètre. Pourtant, je n’étais pas sûr de reprendre Reyes. J’y ai cru jusqu’au bout et en suis satisfait ».

Entretien de Dani Reyes, second du 88 km

Dani Reyes se prépare depuis quelque temps, pour revenir au premier plan. Cet hiver, il a fait sensation dans les cinq courses ‘’Socials’’ où il termine 2ème au général. Il y a quinze jours il achevait le Titan Désert au Maroc (6 étapes VTT). A l’arrivée il réagit : « Je suis déçu bien sûr car pour vingt centimètres, je perds la course. Je suis 2ème, l’an dernier 3ème… Peut-être aurais-je ma revanche dans trois semaines pour Perpignan – col de Jau ? »

Entretien de Jordi Ramon, vainqueur du 36 km

Le sociétaire du VTT Club de Thuir, s'exprime avec assurance:"Je suis parti fort d'entrée avec tous les autres, avec le souhait de rester dans le paquet, le plus longtemps possible. Ainsi je passe la Bataille avec le groupe de tête et n'ai plus qu'à enchaîner seul vers le sommet de Força-Réal.... Jordi on le sait préfère le VTT à la route, mais reconnaît que cette dernière devient complémentaire pour sa discipline favorite.