Les Bosses 2012 ont souri aux coureurs du Pays Catalan. Matthieu Nuns impose sa jeunesse dans l’édition Croix de Fer et l’inaltérable Francis Roger trouve les ressources nécessaires pour s’imposer au sprint dans l’édition Roque Jalère. Le ciel s’assombrit durant la nuit précédant le départ, laissant aux participants un lit de fraîcheur fort appréciable. Dommage que la tramontane se soit également invitée à la fête qu’organisait Caudiès de Fenouillèdes. D’emblée, sous l’impulsion de Christophe Périé et de Didier Herrera s’impose une allure rapide, néfaste à quelques uns. Saint Paul n’est pas atteint que déjà seize coureurs ont lâché prise. Le duo de tête creuse l’écart qui au sein de la vallée de l’Agly accuse un maxima de quarante cinq secondes. Au sein du peloton, Francis Roger sonne la charge, soutenu par Dominique Puig, Jean Philippe Hidalgo, Pascal Costes, Flavien Chipault. Ce coup de boutoir anéantit l’échappée initiale d’où, seul Christophe Périé accrochera le bon wagon. A l’arrière, à hauteur de l’aqueduc d’Ansignan, les hommes en file indienne résistent de leur mieux, sans pouvoir s’intégrer avec les six de tête.

La côte de Caramany anéantit successivement les espoirs de Périé, Puig, Chipault qui tour à tour décramponnent, laissant poursuivre Roger, Costes et Hidalgo. Costes s’arrête pour régler un problème mécanique, mais revient avec aisance, un peu plus loin. A Catllar, alors que s’annonce la longue montée de Roque Jalère, le scénario final semble déjà tracé.

Roger comme les sprinters.

Le trio d’avant-garde précède Chipault d’une minute, Puig de deux, alors que des groupuscules progressent à distance respectable. Dans le col, Hidalgo lève un peu le pied, laissant filer le duo Costes-Roger. De l’arrière surgit Vincent Guedon (Pays de Loire), qui grignote peu à peu son retard et revient d’abord sur Puig, puis sur Chipault, les abandonnant à leur destin.

Pour le suspens, il faut attendre les derniers mètres du final, où le vaillant Roger affronte le fougueux Costes. Aux trois cents mètres, comme sur une piste, les deux hommes jouent du coude à coude. Francis Roger réussit à virer en tête et sur la longue ligne droite l’effort s’intensifie. Roger jette son vélo sur la ligne et s’impose à Costes.

La jeunesse de Nuns.

Second à Força-Réal, Matthieu Nuns, décroche ses premières « Bosses du 66 ». L’édition ‘Croix de Fer’, moins exigeante, permet au peloton de progresser compact jusqu’à Ansignan. Au fur et à mesure que la route s’élève, le groupe démine et de dix sept passe à treize au niveau de Pézilla de Conflent, puis à cinq à l’entame des rampes qui mènent à Sournia. Sont là, Rémi Mayens, Claude Artaud, Christophe Huch, Matthieu Nuns et Romain Durbiano. Les deux premiers nommés lâchent prise dans la périphérie de Sournia, laissant les autres poursuivre leurs efforts jusqu’au bout. La victoire se joue au sprint. Nuns qui passe le dernier virage en tête, l’emporte avec netteté. La jeunesse s’impose !

Texte: Claude Soubielle

ROQUE JALÈRE:  Les impressions de chacun:

Francis Roger (C.C. Le Boulou), vainqueur :

J’ai débuté ma course, juste avant Ansignan, où au sein du peloton, j’ai attaqué, afin de revenir sur les fugitifs. Là s’est constituée l’échappée décisive ! Nous avons tous collaboré, pour partager le travail. Ce genre de parcours qui monte et qui descend, me convient. En plus je me sentais parfaitement bien. Sur le final je me retrouve avec Costes que je connais bien sûr. Je sais que lorsqu’il est fatigué, il est battable au sprint. Aussi, dans les derniers kilomètres, face au vent, j’ai vite compris que je ne pouvais pas partir seul. Je me suis concentré sur le sprint final pour passer le dernier virage en tête. Et sur la ligne j’ai jeté le vélo !

Pascal Costes (G.S. Coursan), deuxième :

J’ai apprécié ce très joli parcours, certes exigeant. Quand je me suis retrouvé seul avec Roger, nous avons pris des relais réguliers. Nous sommes du même niveau et nous nous connaissons. Aussi, nous ne nous sommes pas attaqués, car nous savions que nous nous départagerions au sprint. Nous sommes têtus tous les deux ! et on n’a rien lâché.

Jean Philippe Hidalgo (Font-Romeu C.), troisième :

Je suis venu sur ces Bosses pour faire un résultat. 4ème l’an passé, je progresse un peu, face à une adversité relevée, malgré une participation normale. (Ici les gens du pays pédalent, mais ont peur de d’agrafer un dossard). Après Saint Paul, j’ai sauté dans la roue de Francis, et j’ai pu me glisser ainsi, dans l’échappée décisive. Dans Roque Jalère, je marque le pas, préférant grimper à ma main, assurant avec mon expérience. Le vent défavorable aura été un adversaire supplémentaire. De toute façon, si j’étais resté avec le duo, j’aurais terminé troisième au sprint !

Flavien Chipault (C.C. Le Boulou), cinquième :

En 2009, au soir de mon titre régional sur route, j'ai arrêté la compétition, sans toutefois abandonner de pratiquer un petit peu. Là, j'ai repris plus sérieusement en février dernier, et je roule deux fois par semaine. Pour ces Bosses du 66, j'ai agrafé mon premier dossard. Je termine cinquième et je suis satisfait! en m'étant amusé (c'est cela qui compte). Je n'espérais pas mieux comme retour, d'autant que le circuit, même s'il est sympathique, est difficile. Et comme en plus, le vent s'y est ajouté...

Vélo Millas, les participants et les suiveurs des BOSSES du 66, souhaitent un prompt rétablissement à Jean Gimbernat et Emmanuel Daffos.

CROIX DE FER :  Les impressions de chacun:

Matthieu Nuns (V.S. Narbonnais), vainqueur :

A Ansignan, nous n’étions plus que quatre avec Durbiano, Huch et je sais plus qui. Nous avons roulé tranquillement. Ensuite un regroupement d’une quinzaine d’éléments s’est opéré. C’est aux environs de Sournia qu’avec Huch et Durbiano, nous nous sommes retrouvés seuls à l’avant. Malgré le vent de face, je me sentais bien. Tout de même, nous n’avons pas attaqué Durbiano, qui était costaud. J’avais promis à Christophe de lui lancer le sprint aux cinq cents mètres, ce que je fais. Mais il négocie mal le dernier virage ! Avec mon avance, je termine facile ce mano à mano.

Christophe Huch (V.C. Vallespir), deuxième :

Je suis content du résultat, où nous faisons 1 et 2. J’ai participé aux attaques, et ai du m’accrocher un peu.

Romain Durbiano (A.S. Quillan), troisième :

Je suis venu à Caudiès pour gagner et je fais 3. Je connaissais celui qui a gagné ! Malgré les attaques, nous n’avons pas pu nous lâcher. Au dernier virage je vire en seconde position et n’ai pas pu remonter. C’était stratégique !