Ces Boucles mouvementées qui s’élancent de Perpignan, ont réussi à surmonter les éléments atmosphériques, pour arriver à terme sur Girona, couronnant ainsi la mainmise vendéenne. L’ensoleillement que connaît le Roussillon n’a pas suffi à rassurer le monde cycliste, car l’adversaire du jour a été le vent froid, qui se manifestait en rafales. Elément majeur qui a mobilisé hier les esprits. Au titre de la sécurité, les directeurs sportifs obtiennent la neutralisation de la course jusqu’à Argelès (premier acte). Là, comme convenu, le départ réel est donné, malgré la tramontane qui moutonne la méditerranée. Histoire de se réchauffer, quelques tentatives d’échappée naissent, sans succès, mais ont pour effet d’étirer le peloton. Jimmy Turgis (Nogent sur Oise) tente une sortie après Paulilles, réussie, qui lui permet de se rapprocher de la frontière avec une avance confortable qui de 30’’ à Banyuls passe à 1’15’’ au col des Balitres (frontière) sur un groupe de dix huit, et 2’35’’ sur l’avant-garde du peloton.

Là, les mossos d’esquadra (police catalane), neutralisent à nouveau la course (second acte), sous prétexte que le vent est dangereux. Après consultations, la course repart de Llançà, respectant les écarts enregistrés. Turgis lutte seul, mais rend les armes aux portes de Figueres. Ses poursuivants s’affairent au point de scinder leur groupe en deux. Coquard, Guillemois, Lecuisinier, Thévenot (Vendée U), Albaret (Charvieu), Delalot, Maurelet (Nogent) et Miguel (Girona) précèdent bien vite une avance confortable sur Beloy, Cornu (Vendée U), Teguel (Nantes), Coulon, Pudans (Dijon), Noël (Besançon) et Turgis (Nogent), alors que le peloton concède plus de deux minutes.

Les attaques de Guillemois et Coquard, ne surprennent personne dans un premier temps. Guillemois trouve tout de même l’ouverture dans les faubourgs de Girona, pour aller décrocher la victoire. Vendée U complète le succès, s’assurant les quatre premières places. Antonio Miguel sauve l’honneur des Catalans, avec une respectable cinquième place.

Portrait du vainqueur :

Romain Guilemois, 21 ans en mars prochain, est allé chercher son succès. Hier alors que la course progressait vers Gérone, il n’a pas manqué de venir à deux reprises, à la hauteur du véhicule de son directeur sportif, afin de venir y chercher les consignes à appliquer en fin de course. Il s’en explique « Au sein de l’échappée, nous étions quatre Vendée U, sur les huit que composait notre groupe. Devais-je favoriser Coquard pour le sprint ? où devais-je tromper l’adversité en m’échappant ? Mon boss m’a dit que Miguel l’Espagnol, était rapide, terminant quatrième à Gérone. Avec Coquard nous avons essayé et cela m’a réussi. J’en suis satisfait que c’était le jour anniversaire de mon papa ! »

Romain a débuté à six ans à Lavardac (47) et ce rouleur compte à ce jour, une dizaine de succès, dont en 2011, une étape à l’Artois, le général et une étape des Boucles du Printemps. (Encore des Boucles). Aujourd’hui il réside à Montauban et poursuit des études à Bordeaux, pour l’obtention d’un Diplôme Universitaire Technologie en Génie Mécanique. Ce rouleur a bien préparé sa saison au pays, avant de rejoindre son groupe pour un stage à Salou. Là, chacun a préparé son début de saison, alliant des entraînements bi-quotidiens, à une diététique poussée, le tout dans la bonne ambiance. La même qui leur permet d’entrer de pleins pieds, dans cette saison 2012.

Texte: Claude Soubielle
Photos : Carles Meléndez / sportimagen © 

• Mathieu comblé. Alain Mathieu Président du C.C. Nogent sur Oise, comblé par les résultats des siens (vainqueur de la Coupe de France des clubs en 2011), a fait le déplacement à Perpignan afin de soutenir ses troupes. Sa deuxième casquette (il est président du Rassemblement des Organisateurs des Courses Cyclistes en France) l’amenait sur le podium de Roussillon Animations, avec pour mission de remettre à Pierre Henri Lecuisinier, le trophée que le ROCC lui attribuait au terme de la saison 2011. L’ancien champion du monde juniors, sociétaire de Vendée U, fut ainsi récompensé une première fois au départ de Perpignan, et une seconde trois heures plus tard, à Girona, pour la troisième place obtenue sur les Boucles Catalanes.

• En voiture Carlos. Carlos Torrent, dépité au Palais de Fontajau de Girona. Celui qui à deux reprises termine second sur les Courses au Soleil, peut se targuer d’un titre de champion du monde sur piste, et qui aujourd’hui officie au poste de sélectionneur de la sélection catalane, a suivi sur la route des Boucles Catalanes, au volant de son véhicule, Antonio Miguel et ses coéquipiers (présence amicale et non officielle). Difficile pour lui de comprendre l’attitude des dirigeants Catalans, qui ne lui accordent pas le droit de présenter ici, sa sélection.

• Un Breton fidèle. Roland Montenat, l’organisateur de la Route Adélie professionnelle à Vitré, ne manque pas une seule ouverture des Courses au Soleil. Infatigablement, année après année, depuis sa Bretagne ce bâtisseur du cyclisme, vient toujours avec le même plaisir en Roussillon. Certes, comme bon nombre il préfère les températures estivales de la plage ! Samedi avant le départ de Perpignan, il n’a pu s’empêcher d’aller piétiner le sable fin de Canet.

• Vélo Mag. Noël Nilly autre fidèle de février, ne compte pas non plus ses années de présence en Pays Catalan. L’éminent journaliste et Etienne Garnier photographe, ont emmagasiné un maximum d’informations, de quoi leur permettre d’alimenter la rubrique « Après demain » du mensuel Vélo Mag. Noël n’a pas manqué d’observer le comportement du chef Mosso d’Esquadra, notamment lorsque celui-ci effectuait son show. A cet instant-là, son légendaire sourire, en disait long sur la question. Une personne avisée, qui à ses heures, se transforme en dirigeant pour servir le C.C. Nogent sur Oise.

• Maillot jaune. Lucien Aimar depuis Hyères, n’a pas manqué de souhaiter bon courage pour ce début de saison à l’organisation catalane. Sympathique encouragement de la part de l’ancien vainqueur du Tour de France qui organise toujours le Tour Med, se démène en PACA, pour porter à terme son projet, une fois encore. Le tout, avec le soutien de la Fédération et de l’Union Cycliste Internationale.

• Chef, oui Chef!. Les Mossos d’Esquadra ont mis à profit ce premier week-end pour dévoiler une partie de leur talent. Dans un premier temps aux coureurs, ensuite aux dirigeants et suiveurs, enfin à l’organisation. Et dire que pour beaucoup l’Espagne est synonyme de vacances, de rêve en quelque sorte. Au travers « de l’attitude d’un chef » chacun a pu constater que les rêves, peuvent parfois aboutir à des excès. Si trop de social tue le social, trop d’autorité tue l’autorité. Ordres et contre-ordres… ont amené une personne à se ridiculiser, à ternir même, l’image d’une profession. « Povret » ont chuchoté certains ! Une personne dont les turbulences ont perturbé le service, au point que celui-ci, se trompe d’itinéraire dès le départ. Grâce à la vigilance de Romain Vergnettes, le peloton des coureurs fut bien aiguillé et put poursuivre sur le bon chemin. Comme toujours d’ailleurs! Dommage, car mis à part cela, la sécurité des Mossos est parfaite.

• Elus au soutien. Les Elus de Perpignan ont affronté les intempéries afin de saluer ce Perpinyà – Girona – Perpinyà. L’occasion pour Jean Michel Enric et Marcel Zidani de participer à la réunion des directeurs sportifs, avant que Jean Marc Pujol le maire et Fatima Daouine son adjointe, ne déclare ouverte la 33ème session des Courses au Soleil. Après quoi froid et vent obligeant, le long chapelet multicolore s’est élancé rapidement derrière le véhicule de la Police Municipale qui orchestrait la sortie de la ville.

• L'incontournable Moradell. Francesc Moradell qui dirige la Fédération Catalane de cyclisme sur Gérone, a déployé sa diplomatie pour mener à terme Perpinyà – Girona. Le Président était bien sûr présent au col des Balitres (frontière), afin de rallier à la cause du cyclisme, les esprits chagrins qui s’en éloignaient. Heureuse coïncidence, sur le podium d’arrivée, il était honoré par l’organisation.

• Ah cette neige !. Retours chaotiques pour bon nombre d’équipes, mais également pour l’ossature de l’organisation avec les Bordelais Saint Martin et Perpignan, les Agenais Mauron, l’Auvergnat Desbouys, le Breton Montenat, les Bourguignons Jolivot, les Albigeois Biles et Granizzo qui ont surmonté leur ‘’croisade’’. Seul le sage Lotois Calmon battait retraite à Revel pour se réfugier chez l’arbitre Fioret. Après des heures à composer avec la neige, chacun retrouvait le calme après la tempête. Excepté Laurent Verhlust, qui jeté au sol avec sa moto, soigne à présent une clavicule, au sein du domicile familial retrouvé.