À peine libérés par l’élue Annabelle Brunet et l’ancien coureur du Haut Vernet Serge Izern, les cent participants partent quasiment sur les chapeaux de roue. C’est le thuirinois Jordi Ramon qui implique le rythme. Dès Saint Estève, Baziries, Gipoulou, Destang et Garrigues caracolent en tête, où ils passent avec un avantage de 20’’. À l’approche de Baixas (km 9) les quatre sont rejoints par un groupe de huit, composé de Raynal, Chavanon, Guedon A., Rouquet, Ramon, Maribaud, Boutonnet et Laffont. Ces échappés roulent de concert, et passent régulièrement des relais, ce qui leur permet de garder une avance qui de 32’’ à la sortie d’Espira , passe à 50’’ au moment d’attaquer la montée vers Opoul.
Rapidement il est aisé de se rendre compte que la course se joue à l’avant, d’autant plus qu’au Pas de l’Echelle le groupe des douze légèrement fragmenté franchit le sommet avec 2’30’’ d’avance sur Guedon V., Dormier, Quaghebeur, 2’50’’ sur Delfaut, Guillemin, Taillandier, Goux et Cron, et un peu plus sur Zarlenga et Valette. Le principal peloton à son rythme, suit à déjà cinq minutes.
Les jeunes ne s’en laissent pas compter
Dans la partie descendante vers Estagel Raynal et Destang se font décramponner du groupe de tête, laissant filer dix hommes vers Perpignan. Les plus jeunes ne rechignent pas à la tâche et Maribaud et Ramon (Thuir), Guedon (Rivesaltes), Garrigues (Rodez), Guillemin et Taillandier (Loudéac), Pendery (Carcassonne) font le forcing pour garder une place dans le top quinze. Ils parviendront à leur fin ! Quant à la gagne, les ruthénois la préparent suivant un scénario mis au point. Garrigues joue l’éclaireur à deux kilomètres de la ligne, et comme une réaction survient et que, Garrigues faiblit, Boutonnet sort aux trois cents mètres, pour venir s’imposer avec facilité à Gipoulou et Chavanon.
Texte: Claude Soubielle
Portrait de Simon Boutonnet, le vainqueur:
À 28 ans, il entame une nouvelle saison au Vélo Club de Rodez, en tant que 2ème catégorie. Ce rouleur – grimpeur s’avère être un adepte des courses à étapes qu’il affectionne, où précise-t-il : « j’en ai fait pas mal et, j’ai eu la chance de terminer toujours placé ». Simon Boutonnet possède également une autre corde à son arc, étant triathlète au Triathlon 12. L’an passé il décroche une honorable 114ème place à l’Ironman de Nice, ce qui l’incite à préparer d’ores et déjà le Half Ironman de Barcelone au printemps prochain.
À la Toussaint la préparation de l’Aveyronnais a débuté par un mois de pignon fixe (42x17), suivi depuis de sorties de deux à quatre heures. Avec ses copains, ils ‘’ vont s’entraîner dans le sud, vers Lodève et Montpellier’’. Au V.C. de Rodez ajoute-t-il : « hier, sur les cinq de l’équipe nous avions deux sprinteurs et, il était dit que je durcirais le début de course, pour ensuite laisser la place à ceux qui vont vite. Finalement j’ai dû m’impliquer davantage et ça nous a réussi. Maintenant, me voilà lancé vers le futur avec les courses à étapes de l’Hortes, du Lot et des 3 vallées Pyrénéennes..»
Rémi Gipoulou (Cyclo 4 Haut Agenais), deuxième:
Il est de Monpazier, un des magnifiques coins de la Dordogne, qui célèbre chaque année en août son épreuve en circuit. Après trois ans d'arrêt, Rémi a repris en mai dernier, à raison de mille kilomètres par mois. Il parle de sa course:" Dans la bosse (Opoul et l'Echelle), je me suis fait larguer, et je réussis à rentrer dans la descente en compagnie de deux autres coureurs. Une fois rentré dans le groupe, j'ai assumé mes relais tout de suite. Déjà j'étais heureux des paysages que j'ai pu rencontrer et qui forcément différent avec ceux de ma région. Et, si je termine second, je le dois à mes qualités de sprinteur''.
Jean Luc Chavanon (Team Vercors) troisième:
Jean Luc est un habitué du Roussillon. On l'écoute se raconter: Avant tout, je suis là parce que l'hiver à Grenoble, c'est catastrophe. Cette semaine, je la passe à Perpignan, pour préparer ma saison. Il y a deux ans j'avais fait la même chose. Ainsi, je rentre dans le rythme, d'autant plus que les distances ne sont pas trop longues. En évoquant les objectifs 2018, l'Isérois confie préparer le championnat du monde Master qui se déroulera en Italie. Cependant Chavanon participe principalement aux cyclosportives, les unes après les autres... là, où il éprouve du plaisir.
Guillaume Laffont (U.S. Montauban):
C'est un Ariégeois, qui court pour Montauban ! Ses débuts à vélo, remontent à l'âge de sept ans où il ne pensait que VTT, et cela jusqu'à ses dix neuf ans. Puis ce fut un arrêt de huit ans.
La reprise, Guillaume l'a effectuée il y a cinq années, mais s'y est beaucoup consacré ses deux dernières saisons. Malgré son travail (il assure 45 heures par semaine dans une boîte d'aéronautique à Bélesta d'Ariège), sa paternité (un gamin de 15 mois), il arrive à y conjuguer le vélo. Mais ce n'est pas facile. Ce grimpeur - puncheur aime le début de saison. Et comme l'an passé dans ce Grand Prix de Perpignan, il termine à la quatrième place.
Gaudéric Maribaud (VTT Club de Thuir, cinquième. C'est le premier Roussillonnais:
Si ses débuts (il a 18 ans) remontent à trois ans, le sérieux date de 2016, où il mêle VTT et route. La route, c'est en début de saison dit-il pour se préparer ! avec quelques épreuves dans la saison dont Força-Réal à Pâques.
Sa préparation hivernale se résume à de la natation, de la course à pied et de la musculation. Là, ces derniers temps a commencé le gros travail, le foncier avec force et vélocité. Tout cela pour déboucher sur la saison 2018, où l'attend une Coupe de France à Marseille (VTT biensûr), et quelques coupes régionales (VTT également), mais aussi quelques routières. En 2016, il termine 1er junior à Força-Réal, à l'Audoise, ainsi qu'à Palaja (11) en VTT.
Lucas Garrigues (V.C. Rodez), septième:
Comme son coéquipier Boutonnet, il attend les courses par étapes, mais également les principales courses de Midi Pyrénées. À 22 ans, il termine à Auch, une licence en agronomie. Là-bas il roule un peu, souvent seul. Sa préparation se résume à cinq cyclo-cross cet hiver, une semaine à Marseillan avec 600 kilomètres à la clé. Et puis ont suivi des séries rythmées depuis 2/3 semaines.
Dans ce G.P. de Perpignan, il a souffert de crampes après la côte, mais cela ne l'a pas empêché de tenter sa chance à deux kilomètres du but.