Anthony Maldonado surprend Thomas Boudat sur le Wilson à Perpignan. Malgré les vicissitudes d’un final palpitant, seize coureurs échappés à mi-course, gardent deux secondes d’avantage pour se disputer la victoire. A peine le drapeau du départ abaissé, qu’une guerre d’usure débute tout au long de la vallée de l’Agly. Fournier (Nogent), Chetout (Blagnac), Verardo (Livradais), Baudron (Blagnac), Armirail (Armée de Terre)… figurent parmi les premiers attaquants. Un combat de tous les moments qu’anéantissent successivement Nantes Atlantique, Armée de Terre ou Vendée U. L’écart de vingt secondes au Mas Camps (km 24) s’avère le plus important du jour, à mettre à l’actif de Pion, Font Mas et Barbeau. A l’approche de Latour de France, Vendée U emmène le peloton, Roanne accélère et la jonction intervient, une fois de plus.
Les espoirs se portent sur l’ascension de Caramany, mais là encore les velléités des uns et des autres sont cadenassées. La course bascule au sommet de Bélesta avec plus d’une soixantaine de coureurs, groupés à l’avant, alors qu’à l’arrière la suite serpente et s’étire progressivement. C’est à partir de la plaine que va se décanter la course. Ils seront seize à entamer leur progression vers la méditerranée, à savoir : Lebreton et Le Roux (Armée de Terre), Baudron (Blagnac), Fouache et Malbert (Nantes), Patoux (Rouen), Fernandes, Martin et Hofstetter (Etupes), Delon, Maldonado et Pacher (Aix), Girard (Roanne), Boudat, Grellier et Morice (Vendée U). A Thuir (km 66) le peloton accuse un retard de 35’’, au Mas Sabole (km 79) ce sera un maxima de 1’45’’. A partir de là l’écart décroît régulièrement jusqu’à l’arrivée, tenant en haleine suiveurs et spectateurs. Sur la ligne, Maldonado s’impose ne laissant aucune chance à Boudat.
Texte: Claude Soubielle / Roussillon Animations
Photos: Carles Meléndez / sportimagen ©
Portrait du vainqueur: Anthony Maldonado
Après des débuts à l’AC Vitrolles, Anthony fréquente successivement les clubs de Châteauneuf Martigues, La Pomme Marseille, Martigues et enfin l’AVC Aix. Maldonado est un pur produit provençal, qui habite Marignane. Ce sprinteur puncheur possède des qualités qui lui permettent d’envisager le succès sur terrain plat, comme dans le vallonné. Sa victoire sur le boulevard Wilson de Perpignan, il la raconte (sans trop d’accent) : ‘’Toute la course, j’ai été bien placé, que ce soit dans les bosses ou sur le terrain accidenté, basculant en position d’embuscade. Sur le plat, entre Millas et Thuir, j’ai giclé du peloton avec Patoux, Hofstetter et Boudat, afin d’intégrer l’échappée qui prenait corps à l’avant. Ensuite j’ai attendu le final, surveillant avant tout Boudat que j’ai connu en Equipe de France. J’ai bien pris soin de garder sa roue. Malgré cela à 2 km du but, je suis en dernière position et demande alors à Pacher de me ramener dans la roue de Boudat. Une fois calé dans son sillage, je constate qu’avec le même braquet que lui, je vais plus vite. Là, j’enlève une dent, passant du douze au onze, et à hauteur du dernier feu tricolore, lance le sprint’’. Victoire éloquente pour l’AVC Aix, qui récompense un groupe très offensif, au bon état d’esprit.
Ce succès d’hier complète chez Maldonado (22 ans), un palmarès qui s’étoffe peu à peu avec entre autres des victoires d’étape aux Tours de Moselle, Côte d’Or 2013, une 3ème place aux Jeux de la Francophonie…
Quelques Echos du week-end
Sprinteurs du futur.
Lorenzo Manzin vainqueur à Saint-Estève (voir édition de dimanche) et Thomas Boudat second à Perpignan, portent les espoirs du sprint français de demain. Dans la logique des choses, les deux devraient intégrer incessamment les rangs professionnels, et devenir les finisseurs tricolores au même titre que Bouhanni, Coquard et Demare. Thomas Boudat, 20 ans dans quelques jours, était déçu à Perpignan, car Vendée U avait œuvré pour lui (notamment Morice), mais il lui avait manqué un lanceur aux cinq cents mètres. Cependant le champion s’en remettra. Actuellement il est à Paris en stage avec l’équipe de France, avant de rejoindre les Plages Vendéennes le week-end prochain et dans la foulée la Colombie pour y disputer fin février, les championnats du monde piste. 3ème d’une coupe d’Europe à l’Omnium en 2013, Thomas a remporté la 1ère manche du championnat du monde de l’Américaine 2013, associé à Vivian Brisse. C’est avec ce dernier qu’il sera en Colombie. A son avantage il convient de lui rajouter des titres de champion d’Europe 2012 (Course aux points en juniors), Américaine Espoirs 2013 avec Bryan Coquard et de la course aux points Espoirs. Oui, homme du futur !
Sécurité.
Une douzaine de motos dont celles du GMAE (René Fourcade), de l’AMS Aude (Louis Pibouleau) et de moto-info (Julien Almansa), quarante signaleurs et cibistes venus du Vélo Club Stéphanois (Eric Quilès), d’Ille Cibie (Daniel Martins), de l’A.R. Vallespir (Marc Blomme) et de Roussillon Animations, les Police Municipales de Saint-Estève (Mr Obert) et de Perpignan (Mr Estanouse), la Croix Blanche (Marylène Castillo), le médecin (Hubert Beaubois), les arbitres (Philippe Bessettes, Serge Maret, Samantha Quesseveur et Bernard Vergnettes), l’ouverture de course (Denis et Julien Labbé), le véhicules balai (Philippe Foussat et Michel Rouxel), la ligne d’arrivée tenue par Georges Fons, Jean-Claude Pacouil et Frédréic Soubielle,la kyrielle de chauffeurs… voilà au bas mot déployé l’éventail sécurité des Courses au Soleil, soit un quota de cent personnes environ.
Jimmy au cœur d’or.
Fin de carrière pro chez Sojasun en 2013, Jimmy Casper devient cette année directeur sportif adjoint au C.C. Nogent sur Oise. Le champion peut se glorifier d’avoir remporté parmi ses soixante et une victoires, une étape du Tour de France. Cependant son plus beau fleuron il le signe en Allemagne. Là, lors du Tour national, il se permet de battre chez lui, Zabel, quatre jours de suite. impressionnant ! Jimmy est aussi un gars sensible. En novembre dernier son pote Arnaud Coyot (vainqueur de la Ronde du Canigou 2002), est décédé dans un accident de la circulation. A présent Jimmy porte assistance aux enfants et à la famille de son copain.
Médias.
Les premiers coups de pédale de la saison valent aux Courses au Soleil une flopée de journalistes venus glaner les toutes premières infos. Il y avait là Le Courrier Picard (Vincent Déramé), Le Parisien de l’Oise, Sud-Ouest (Alain Douaud), Direct Vélo (Nicolas Gachet), Vélo Magazine (Noël Nilly et Etienne Garnier), RCN Radio (Josy), Sport & Imagen (Carles Meléndez), L’Indépendant (Eric Dubuis), Radio Vélo (Nicolas Le Cheviller, Gérard Barguet et Max Massat).
Le philosophe.
S’il y avait un classement par points sur les deux jours, Guillaume Martin (C.C. Etupes), 4ème à Perpignan, 8ème à Saint-Estève, serait le premier du week-end. A l’inter - saison, vu que l’horizon Sojasun s’assombrissait, il est passé de la Bretagne à la Franche Comté. Comme le coureur est considéré plutôt grimpeur, l’analyse des résultats laisse envisager un avenir proche souriant pour lui. La forme est proche. Et pourtant le gars est plutôt intello que sportif. Il est en route pour décrocher un master de philosophie. Son aisance à s’exprimer, ses raisonnements approfondis contrastent souvent avec ceux qu’il côtoie au sein des pelotons.
Armée de Terre, Blagnac...
L’équipe de l’Armée de Terre s’est rapprochée des commandos basés à Collioure. D’ailleurs ils sont implantés pour quelques jours là-bas, proche de la Méditerranée. Il faut s’attendre à les trouver remuants lors de ‘’La Tramontane’’ de ce samedi qui s’envole et arrive dans la cité des peintres. Pour les retrouver, rien de plus facile que de se diriger vers l’énorme bus qui les accompagne. Cette année ils sont imités par l’équipe de Blagnac, qui possède également le sien. Des ‘’Toulousains’’ qui ont uni leur destinée avec le club Vélo Sport 31, pour ne former plus qu’un, dorénavant. Outre le bus, le VS 31 amène à Blagnac la prestigieuse Cathy Moncassin, qui peut ainsi dispacher ses acquis à cette formation.
Yau relève le gant.
Seul coureur du département engagé, Georges Yau, 38 ans, 3ème catégorie a participé aux Boucles Catalanes (abandon) et le lendemain au Circuit Méditerranéen. Le sociétaire du CC Rivesaltes a terminé l’épreuve 24 minutes après le vainqueur Maldonado, à la 137ème place (143 coureurs classés).
Colonie étrangère.
La permanence va devoir recruter une personne polyglotte. Outre les néerlandais de Vacansoleil qu’il n’est pas toujours aisé de comprendre, s’ajoutent quelques Anglais (ils courent pour l’équipe Belge CBT Tomacc), la forte ossature italienne de l’Union Cycliste Monaco (proximité de la frontière oblige), la colonie espagnole (catalane pardon !) avec Bicis Esteve, Bifut C.D. Controlpack, Ilerdense S.C. Inverse, Amatstrong Cycling Team, Tecnibike Sant Antonio de Calonge auxquels il convient d’ajouter les étrangers inclus dans les équipes françaises. Sans parler des Alsaciens du V.C. Eckwersheim.
Toubib champion.
Hubert Beaubois fidèle serviteur de l’A.S. Carcassonne Cycliste (où il gère quasiment tout), est également Président du comité départemental de l’Aude. On serait presque tenté de dire qu’à ses heures, il est aussi médecin. Et c’est à ce titre qu’il officie sur la course. Le ‘’gabatch’’ discret au possible, voire timide, possède le titre de champion du monde des praticiens de la santé. C’était en 1978.
Répétition des faits.
Le Circuit Méditerranéen qui s’achève à Perpignan semble se refuser à l’équipe Vendée U. Leurs coureurs terminent seconds à chaque fois, lors des trois dernières éditions : Morgan Lamoisson en 2012, Pierre Henri Lecuisinier l’an passé et Thomas Boudat avant-hier. Répétition également pour les trois premiers à Perpignan qui terminent dans l’ordre : Maldonado, Boudat et Hofstetter, et qui se retrouvent les trois premiers du peloton à Saint-Estève (pas dans le même ordre cette fois).
Hofstetter l’Alsacien.
Un ‘’gamin’’ de 20 ans (il les aura le 13 évrier) licencié au C.C. Etupes, 3ème à Perpignan, qui souhaite accéder au professionnalisme. ‘’C’est un rêve, que de vivre de sa passion. Pour moi, c’est une des plus belles choses qui peut arriver dans une vie’’ s’exprimait-il au pied du podium du boulevard Wilson. Hugo dont les débuts dans le cyclisme, commencent dès l’âge de quatre ans. L’an passé au sein de l’A.C. Besançon il s’adjuge deux succès ainsi que de bonnes places en Coupe de France, et des top 10 dans les épreuves Elite Nationales, le tout après avoir brillé dans les cyclo-cross alsaciens.