Avec une participation de 174 coureurs, jamais le peloton du Força-Réal, n’a été aussi impressionnant. D’autant plus que le tracé de cette 39ème édition, aura été le plus exigeant depuis les prémices de 1977. Une fois encore, le public a pu assister au traditionnel duel catalano – andorran.
C’est Joseph Niéto vainqueur du G.P. de Millas 1951, qui donne le départ avec Damienne Beffarra maire de Millas. La partie plate dessinée dans le triangle Millas, Néfiach, Corbère, Millas demeure la portion de course que les coureurs détestent, parce qu’avec un tel nombre de participants, les chutes s’invitent toujours à la fête. Et des gamelles il y en eut, heureusement sans trop de gravité, histoire de tester le dispositif sécurité. Oscar Alvarez (Cycling) est le premier à mettre le nez à la fenêtre dès la sortie de Néfiach (km 3), recevant bien vite du renfort avec Guy Diaz (Andorra), Xavier Perez Font (Andorra), Erwen Kaggestad (Marseille), Joël Nicolau (Campo Claro), Franck Hansen (Danemark). Une échappée qui avorte dès la fin du premier tour. Là, tout le peloton semble s’assagir comme si une trêve avait été passée entre tous, afin d’achever la partie plate sans bobos. Par contre dès les premiers contreforts du col de la Bataille, le ton change, le rythme s’accélère et le peloton commence à s’allonger. Cédric Destouches (VS Chartrain), Victor Anguera (Centelles), Marc Tenas (Cycling), David Alvarez (Cicles Vic) et Joël Nicolau (Campo Claro) s’assurent une centaine de mètres, que le peloton ne tarde pas à résorber. Quelques escarmouches suivent dans la descente du col de la Bataille, qui n’aboutissent pas. Montner (km 36) est traversé au pas de charge, et la cavalerie place ses pions. À travers les vignobles, l’andorran Pintado et les catalans Escolano et Nicolau plantent de sérieuses banderilles, qui leur permettent de s’isoler et de passer le sommet du col de la Bataille que l’on franchit pour la seconde fois. Derrière eux, la réaction s’intensifie et le peloton forcément éclate. Entre celui-ci et les premiers poursuivants au nombre de vingt et un, c’est une longue poursuite qui s’installe. Au pied du col de las Couloumines à Trévillach (km 55) l’écart a dépassé depuis longtemps la minute. Par expérience, tous savent qu’il ne convient pas de s’affoler, car à ce moment restent encore à avaler les ascensions de Caramany et le final de Força-Réal.
La situation reste favorable aux fugitifs, qui ont osé ! Le trio de tête progresse régulièrement. Chacun participe équitablement à la besogne et peut entamer le final des quatre derniers kilomètres avec confiance. Une marge de sécurité de deux minutes, est toujours rassurant ! Pintado l’Andorran qui participe à l’épreuve pour la cinquième fois, lâche prise à 2,5 kilomètres de l’arrivée, et fournit ce qu’il faut d’efforts pour assurer sa troisième place. Ses deux comparses Nicolau et Escolano poursuivent roue dans roue. Ils se connaissent parfaitement et font tout pour ne pas commettre la faute qui s’avère impardonnable lorsqu’on affronte les passages avoisinant les 10 %. Lors de l’édition précédente ils se sont déjà affrontés sur ce même final et si Escolano en était ressorti vainqueur, c’était aussi peut-être dû au problème mécanique (rayon cassé) qu’avait affronté Nicolau dans les derniers hectomètres. Là, côte à côte, ils se présentent ensemble au pied du mur, pour les derniers cent mètres à 14 %. Les jambes d’Escolano flanchent un peu et Nicolau s’affiche comme le plus fort. Ce jeune homme de vingt ans assure sa revanche et, c’est tant mieux pour lui. Jean-Baptiste Trauchessec, un Français, vient sauver l’honneur en s’adjugeant la quatrième place, précédant d’un chouia Miquel Martinez (vainqueur en 2014), et Xavier Perez Font un autre Andorran également vainqueur au pied de la chapelle en 2010, aujourd’hui âgé de 49 ans. Vraiment l’édition 2017 aura été un bon cru.
Pour le circuit du 43 km, le Thuirinois Sébastien Boulenc s’est imposé avec puissance au picard Yannick Chatelain et au biterrois Benjamin Lopez. Le premier roussillonnais Alain Gadenne termine quatrième.

Entretien avec le vainqueur Joël Nicolau (Campo Claro):
Le Catalan du sud connaît parfaitement les pentes de Força-Réal, qu'il a déjà maîtrisées, gagnant en 2012 l'épreuve du circuit court, terminant second en 2016. L'échappée qui l'a menée à la victoire est née dans la périphérie de Montner (là où se dispute chaque année en août le contre la montre et la gentlemen). ''Nous sommes partis à trois précise-t-il et nous avons parfaitement unis nos efforts, sur un terrain difficile, souvent avec vent de face. Nous avons également su maîtriser la descente périlleuse qui mène à Trilla... pour aller décrocher cette victoire qui me fait plaisir, ainsi qu'à tous les miens !
Joël en tant que junior faisait partie de la formation de Castillo de Onda (Province de Castellon) où il s'attribue trois succès. Ensuite dès 2016 il passe à la formation Campo Claro, ce qui lui permet de participer à des ''Voltas'' comme celles de Valencia, Castelló, Lérida, Villareal. Ses objectifs se traduisent par Gagner !!! espérant s'attribuer le Championnat de Catalunya. Pour l'heure il s'aligne à certaines épreuves de la Copa d'Espagne. Bon vent Joël !!!.

Oriol Escolano 2ème se confie :
Il appartient à la formation Muntbikes basée non loin de la méditerranée à Arenys ''de Munt''. Vainqueur l'an passé, sur le premier strapontin en 2017, Oriol n'est pas déçu. "C'est le sport !. En 2016 il collectionne six succès dont le championnat de Catalunya en contre la montre, victoires entre autres à San Jaume dels Domenys, Tarragona... et en fin de saison la 1ère place au classement des Elites de Catalunya. Si vous lui parlez d'objectifs, automatiquement il vous répond chrono, chrono....

Bavardage avec l'Andorran Julio Pintado, troisième:
Julio qui a déjà une bonne expérience du G.P. de Força-Réal (10ème en 2016, 5ème en 2015, 18ème en 2013...) prépare actuellement les prochains Jeux des Petits Etats qui vont se dérouler à San Marin du 29 mai au 3 juin. Pour ce faire, il participe à des épreuves de qualité, que ce soit au Pays Basque, en Catalogne ou en France. À son palmarès figurent les championnats d'Andorre route 2014 et 2015, ainsi que celui du contre la montre 2015>.

Les adeptes de François Pillon (Toulouse Bike) :
Au sein de Roussillon Animations (organisatrice de ce Força-Réal, François a ses supporters comme Véronique Nuns et Jean Luc Delafosse. Il faut dire que le dossard 123 n'est pas n'importe qui: 2ème de l'Ariégeoise 2016, 1er de La Casartelli 2015, 1er de La Lapébie à quatre reprises dont 2016, 6ème au Challenge Vélo 101. Sur Força-Réal il a connu des ennuis mécaniques qui l'ont empêché de mieux figurer (il termine à la 11ème place), alors qu'il faisait partie de ceux qui menaient la chasse, derrière le trio des échappés.
Pour mémoire, il convient de préciser qu'avec le club d'Albi sous la houlette de Didier Janel, il fit partie de la réserve de l'équipe pro AG2R en 2006-2007. Actuellement en Elites, il porte les couleurs de Morning sur Toulouse, et évolue en DN3.

Encouragements à Gaudéric Maribaud (VTT Club de Thuir) :
Du haut de ses 17 ans, le jeune homme n'a pas froid aux yeux. Pour parfaire sa condition physique cet adepte du VTT, n'a pas hésité à venir côtoyer les épineux Catalans du sud sur le grand circuit. La route, il la pratique afin de mieux préparer ses objectifs, qui depuis le début de la saison l'ont amené à Marseille en Coupe de France, en Catalogne à Banyolas... et ailleurs.

Félicitations aux 184 participants de cette 39ème édition. Certes, si dans chaque circuit, il n'y a qu'un vainqueur, il est bon de rappeler à tous, que le fait de participer au Força-Réal, est une victoire pour soi, d'autant que cette édition aura été la plus difficile de toutes!!! En 2017, j'y étais!