Cette année encore, le sprint de Perpignan se termine au coude à coude.Jimmy Turgis s'impose à Pierre Henri Lecuisinier, au terme d'un sprint indécis. Après une journée difficile due aux intempéries, le C.C. Nogent sur Oise impose sa loi à Vendée U. Une nouvelle fois, la folle tramontane s’invite à la course. Et comme elle s’avère spectaculaire aux yeux de certains, la même question trotte sur les lèvres de la caravane. Partira, partira pas ? La décision collégiale prise lors de la réunion des directeurs sportifs, donne une suite favorable, à la condition que les premiers kilomètres face au vent, soient neutralisés. Dès le départ donné à la sortie de Millas, le peloton s’étire. Quelques uns embraient, comme Goutille, qui passe à l’attaque dès le pied de la montée de Castelnou. A l’arrière l’Armée de Terre entame la chasse derrière le fugitif, relayée plus haut dans l’ascension par Vendée U. Christophe Goutille très à l’aise sur ce terrain accidenté, grappille les secondes. Au sommet de Fontcouverte, il passe avec quasiment une minute d’avance.
Dans la descente qui tourbillonne entre chênes verts et chênes liège, Edouard Louyset (Nantes) et Bryan Nauleau (Vendée U), tentent un vain rapproché. La course se dessine. Les accélérations répétées provoquent un regroupement peu avant la mi-course. Au sein du peloton de tête Nantes, Aix, Vendée U, Roanne, Saint Etienne trouvent l’ouverture vers Trouillas (km 40). Une échappée à dix sept qui va jouer au yo-yo avec un groupe de poursuivants de treize unités. Il y a là des éléments de Nantes, Armée de Terre, Aix, Dijon, Vendée U, Saint Etienne, Cournon, Hyères, Villeneuve Soissons, qui espèrent encore jouer un rôle dans ce final. Avec raison puisqu’une jonction intervient lorsque la course longe le littoral méditerranéen, entre Saint Cyprien et Canet. A partir de ce moment quelques opiniâtres comme Goutille (à nouveau lui, animateur de la journée), Gmelich (Aix) et autres vont tenter de créer la surprise. Mais avec vent de face, l’effort s’avère surhumain et, l’issue finale se termine au sprint.
Une arrivée au cordeau qui va nécessiter de visionner les images. Et le verdict donne comme vainqueur le Nogentais Jimmy Turgis, qui s’impose à Pierre Henri Lecuisinier, au terme d’un coude à coude serré. Et comme l’an passé pour cette arrivée à Perpignan, c’est un sociétaire de Nogent qui devance un coureur de Vendée U. Trois centimètres d’écart l’an passé, la moitié pour la présente édition.
Texte: Claude Soubielle
Photos: Carles Meléndez / sportimagen ©
Portrait du vainqueur
Jimmy TURGIS (C.C. Nogent sur Oise), 22 ans.
Le Nogentais connaît les Courses au Soleil, pour s’y être imposé l’an passé lors de La Tramontane, à Rivesaltes. Sans sous-estimer celle-ci, la victoire dans le Circuit Méditerranéen est d’un autre acabit. Acquise au terme d’un sprint incertain et serré, elle lui a demandé autant d’efforts sportifs que cérébraux. Depuis la saison passée, Jimmy s’est remis en question, travaillant dès l’automne son sprint. La conclusion finale de ses courses demeurait comme une « lacune ». Pour y remédier il suit les conseils de ses deux entraîneurs (Charlye Leconte et Hervé Boussard), de Pascal Carlot son directeur sportif, lequel lui a expliqué le placement. Il faut croire que l’élève a bien écouté ses maîtres, car au terme de l’arrivée à Perpignan, le succès est au rendez-vous. Et de raconter sa course : « Comme l’an dernier, la course a connu des conditions extrêmes, avec beaucoup de vent qui soufflait par rafales. A l’avant Vendée U et Nantes Atlantique ont beaucoup travaillé pour colmater les brèches. Un labeur qui a conduit l’avant de la course au regroupement. Comme j’étais le seul de Nogent, ma tactique s’est avérée facile. Je n’ai eu qu’à suivre ! Ensuite je me suis concentré sur le sprint, qui m'a souri».
Avec le second:
Pierre Henri LECUISINIER (Vendée U), 20 ans.
Champion d’Europe sur route juniors, puis champion du monde sur route juniors 2011, Lecuisinier a inscrit également son nom à la Ronde de l’Isard 2012. Promis à un bel avenir, le sociétaire de Vendée U, déjà troisième des Boucles Catalanes 2012, gravit les échelons. Ses objectifs futurs se traduisent par le souhait d’obtenir un maximum de résultats, tout en prenant les courses telles qu’elles viennent. Lorsqu’on le branche sur une possible carrière chez les professionnels, l’intéressé comme par modestie, ou par superstition peut-être, préfère s’écarter du sujet, pour s’attache à conter brièvement sa journée : « Une épreuve avec beaucoup de vent, où avec mon équipe de Vendée U, nous avons été bien représentés. Nous avons pu faire ce que nous voulions faire. Dans ce final, j’ai joué pleinement de ma pointe de vitesse. Je m’incline de fort peu, face à Jimmy qui est un beau vainqueur ! »
Avec le troisième:
Jérémy LEVEAU (Armée de Terre), 21 ans.
« Dès le départ donné s’exprime Leveau, c’est parti très vite, les coureurs étaient excités, et ça frottait dur. J’ai bien réussi à monter les bosses, à la pédale. Lorsque à l’avant le groupe s’est scindé en deux, j’étais dans le second paquet. C’est là que mon équipe de l’Armée de Terre, a mis en route. Ce qui nous a permis de réintégrer l’avant de la course peu après Saint Cyprien. L’équipe a décidé de miser en mes chances pour l’arrivée finale. Si au sprint je suis un peu « semé », je peux rajouter que j’en avais sous la pédale et que j’aurais pu gagner. C’est la course ! »