Lorenzo Manzin (Team Nantes Atlantique), c'est un jeune sprinteur qui a ouvert en fanfare la saison amateurs sous le soleil catalan. Ce jeune Réunionnais de dix neuf ans et demi, y a sûrement vu un clin d'oeil du destin. Manzin est apparu en pleine lumière à Saint-Estève où il s'est facilement imposé au sprint devant ses compagnons d'échappée. Cette fois, l'ancien champion de France de la course aux points cadets 2009-2010 pouvait être persuadé que son destin allait maintenant s'écrire sur la route. Après avoir rêvé un temps à la succession de Grégory Baugé, un autre îlien, vice-champion olympique de la vitesse à Londres, le sociétaire du Team U - Nantes-Atlantique pouvait croire qu'il avait tous les atouts en main... et de bonnes jambes pour se faire à son tour une plage au soleil. Etonnante époque d'ailleurs pour le cyclisme français qui produit des sprinteurs à la chaîne. On ne peut que s'en féliciter. L'avenir du cyclisme français est donc de plus en plus prometteur. Et avec Manzin, vainqueur devant le revenant Loïc Chetout, Quentin Pacher, Guillaume Martin et le Caporal Romain Combaud, notamment, la saison amateurs démarre sur les chapeaux de roues.

Une grosse partie de la division Nationale 1 était présente pour le coup d'envoi des 35èmes Courses au Soleil. Que le temps passe vite. Et d'ailleurs il presse. Dans quinze jours, ce sera déjà l'heure de la première manche de la Coupe de France Look. Et au sortir des traditionnels stages de préparation auxquels ils sacrifient, de nombreux grands clubs français étaient bien présents au départ des Boucles Catalanes pour valider le travail hivernal fait généralement sous le soleil catalan, mais de l'autre côté de la frontière. Il y a bien un temps pour tout. Hier c'était place à la course. Et s'il n'y avait pas de consigne particulière pour une première, ils se sont vite retrouvés à seize unités dans une échappée lancée après 15 kilomètres. La présence de Vendée U, avec Calmejane, Guyot, Leplingard et Thévenot, de l'Armée de Terre (Combaud, Piry), d'Aix-en-Provence (Pacher, Perez), d'Etupes (Bonnet, Martin), du GSC Blagnac-VS 31 (Chetout, Loubet), du CC Nogent-sur-Oise (Maurelet) donnaient de l'importance à un mouvement auquel s'étaient prestement joints Dumourier (CR4C Roanne), l'Espagnol Escolano... et Lorenzo Manzin. A une époque où tout le monde est à la recherche d'impressions favorables, cette échappée royale arrangeait bien du monde. Derrière l'échappée, ce fut vite rideau. Le peloton en prit à son aise (9 minutes de retard à mi-course). Il y avait longtemps que ses espoirs de retour avaient fait long feu. A contrario, devant, ce fut une toute autre affaire pour la victoire. Trois ascensions du col de Calce ne suffirent pas à briser l'harmonie de l'échappée d'autant qu'il manquait de vent pour corser l'affrontement. Du pain béni pour Manzin à condition de déjouer les tentatives des Vendéens notamment, toujours soucieux de leurs prérogatives et qui ne manquèrent pas de faire jouer la loi du nombre. En tout cas, ils essayèrent. Mais tout le monde voulait cette " première". Tout se termina donc au sprint. A ce jeu, le vainqueur ne pouvait être que Manzin.

Texte: Claude Soubielle
Photos: Carles Meléndez / sportimagen.com (c)