Dès le départ (km 1) Escolano le futur vainqueur, met déjà le nez à la fenêtre, traverse Néfiach puis se relève. Soldevila, Sanchez, Bolos et Narvaez prennent ensuite les commandes vers Corbère, avant de recevoir le renfort de Nicolau. Les cinq donnent du rythme à cette échappée, qui progresse avec une avance dépassant la demi-minute. Lors du second tour dans la plaine, Andrieu et Creuzet réussissent à s’extirper du peloton, et au prix d’un bel effort établissent la jonction au pied du col de la Bataille. Là, ils précèdent Badia, Leynaud, Camps et Escolano de 25’’, le peloton pointant à 2’.

Au sein de celui-ci, chacun mesure son effort et, à ce jeu-là les échappés en profitent pour caracoler à leur aise. L’ascension qui précède le barrage sur l’Agly conforte les hommes forts de l’avant, qui collaborent de leur mieux. À Caramany Nicolau, Andrieu, Escolano, Camps, Badia, Soldevila passent dans l’ordre abandonnant Bolos à son triste sort. Narvaez passe à 45’’, le peloton pointe à 1’15’’. Soldevila craque à Bélesta, repris par l’avant-garde du peloton composée de Hernandez, Martinez, Sanchez, Pintado, Sola, Turnes, Reyes, Garriga et Garcia. Ce groupe souvent emmené par Reyes, ferraille dur, tout comme les échappés qui à Caladroi perdent Camps et Badia. Là face à eux, se dessine la silhouette de la chapelle de Força-Réal. Dans les têtes chacun à sa façon cherche la motivation nécessaire, pour affronter la douleur qui se fait de plus en plus intense.

Au passage du col de la Bataille Nicolau précède Escolano et Andrieu de 5’’, Camps et Badia de 10’’ et de ce qu’il reste du peloton de moins d’une minute. En quatre kilomètres la jonction est encore possible. Nicolau et Escolano passent aux commandes et entament de concert, leur dernière montée. Andrieu n’abdique point, il suit au plus près. Le mano à mano Escolano – Nicolau se poursuit. À deux kilomètres du but Nicolau casse un rayon et, à partir de là « il n’a pas pu suivre » précise Oriol Escolano qui s’envole vers la victoire, franchissant la ligne avec une avance de 27 secondes. Andrieu préserve sa troisième place, alors que se présente le quatuor Reyes, Camps, Hernandez, Sanchez qui sprinte dans la rampe finale à plus de 10%. Chaud, Chaud le final, qui aura souri aux audacieux.

Francis Roger (Le Boulou) 27ème termine premier Roussillonnais, devançant Benoît Leynaud (Le Boulou) 46ème et Olivier Botteau (Le Boulou) 52ème. Des Roussillonnais qui ont brillé sur le circuit de 55 km, remporté par Olivier Creuzet (Le Boulou) devançant Gabriel Roger (Le Boulou) 3ème, et Clément Ribas (Canohès) 4ème.

Texte: Claude Soubielle
 

« Echos du 38ème Grand Prix de Força-Réal »

Olivier Creuzet (CC Le Boulou) vainqueur du 55 km.

Satisfait de sa performance, le boulounenc s’épanche sur sa course : « Dimanche j’ai chuté vers la mi-course à Sainte Gabelle. Aussi, sur ce Força-Réal je me suis appliqué à réussir ma course, partant au second tour avec la Narbonnais Andrieu. J’ai géré mon effort jusqu’au bout, d’autant plus que je connais bien le parcours. La course je l’avais déjà faite, il y a trois ans. Ce succès me réconforte, et les efforts accomplis m’auront servi de préparation pour les autres grandes courses ».

Franck Hansen (Copenhague) 2ème du 55 km.

Hansen a été professionnel de 1989 à 1993 et régulièrement sélectionné en équipe nationale du Danemark. Champion du Danemark du kilomètre piste, il a battu en 1989 le record national, qu’il détient toujours.

Gabriel Roger (CC Le Boulou) 3ème du 55 km.

Gabriel, le cadet des Roger n’est pas expansif, réservé même, qui sait tout de même bien communiquer. « C’est la première fois que je grimpe Força-Réal. C’est une montée difficile notamment dans le dernier kilomètre. Je suis content de l’avoir découvert, tout comme cette course que j’aie aimé. Je suis sorti trois ou quatre fois dans de petits groupes et suis satisfait de ma journée. Des efforts qui comme cela, qui doivent m’amener vers mes objectifs que sont les épreuves de l’Interrégion cadets, et le championnat de France route ».

Oriol Escolano (0km Club Ciclista) 1er du 85 km.

Heureux Escolano fort content d’avoir joué un vilain tour à ses poursuivants. Il raconte « C’est la quatrième fois que je fais Força-Réal. J’avais terminé second en 2014, mais je dois dire que 2016 est la plus belle ! Peut-être parce que j’ai gagné. Quand j’ai réussi à rejoindre l’échappée, nous avons pris du temps sur les poursuivants. Je me suis donné en rouleur – grimpeur que je suis, pour mener à terme cette chevauchée. Je dois dire que la victoire, j’en dois la moitié à mon coéquipier ‘’Tini’’ qui a fait un gros travail, qui m’a servi pour le final. Je suis ravi de courir ici, car bien que ce soit dur, les paysages sont variés et fort agréables… »

Joël Nicolau (Campo Claro) 2ème du 85 km.

À 19 ans, Joël vient de débuter dans la catégorie Espoirs, passant du Club Castillo Valencia junior ( trois succès) à celui de Campo Claro. « Cette année je souhaite avant tout prendre mes marques au sein de ma nouvelle catégorie. Ensuite si je le peux, je souhaiterais franchir le pas et accéder au camp professionnel…. » . Força-Réal, il le connaissait pour avoir gagné le circuit court en 2012.

J.Matthieu Andrieu (V.S. Narbonnais) 3ème du 85 km.

Après avoir couru à l’ATAC Aragon et Sud Vélo, Andrieu a rejoint Narbonne. Trois succès en trois saisons, de nombreuses places de second, le champion régional espoirs 2015, se glorifie d’avoir devancé Stéphane Poulhies au sprint. Faut le faire.