Dès le départ de Caramany donné par Bernard Caillens maire, les hommes forts impriment du rythme à la course. La tramontane s’invite et aux premiers raidillons qui mènent à Ansignan trois impatients s’agitent, qui se détachent assez facilement du peloton. Il y a là Jérémy Letué (Club de la Défense), le rivesaltais Nicolas Courtadon et Josep Codinach le catalan de Banyoles. Derrière eux suit un groupe compact dirigé par Mikaël Devilliers, Alain Gadenne (Le Boulou) et le sudiste Josep Quintana Plana. La remontée vers Pézilla de Conflent se poursuit régulièrement, et chacun veille à conserver jalousement sa position au sein du peloton. À l’arrière, les niveaux s’établissent rapidement.

Les cinq kilomètres qui séparent la maison cantonnière route de Sournia du sommet du col des Auzines, vont servir d’écrémoir. Au sommet du col les trois échappés passent roue dans roue, Codinach précédant Letué et Courtadon. Quintana Plana qui a des fourmis dans les jambes fonce à 1’30’’, précédant Gonzalez de 2’25’’, Quintana, Gadenne, Barboteu, Devilliers de 2’45’’, Martin, Pendery de 3’30’’, Quintana B., Jano, Gutieres de 4’, Rigaud de 5 minutes. À ce moment-là, la cause est entendue, et à l’avant renseignés sur leurs écarts, les protagonistes commencent à établir des plans de bataille. Codinach tourne bien la jambe, les autres aussi. La pente du final à cinq pour cent, établit l’échelle des valeurs. Codinach accélère à plus de deux kilomètres de la ligne d’arrivée, car dans la montée du lac de Caramany il a ausculté le rythme respiratoire de ses adversaires. Il sait déjà qu’il est le plus fort et, sans hésitation il s’en va. Courtadon accélère à son tour et décroche Letué un peu plus haut. Les trois finiront ainsi dans l’ordre, Quintana Plana, Devilliers, Barboteu décrochant les premiers accessits.

Didier Fourcade maire de Trilla avec l’appui des élus de l’association du lac, félicite les différents vainqueurs de catégories, Jano (Saleilles), Delassus (Saleilles), Codinach (Banyoles), Devilliers(Le Boulou), Quintana (Canohès), Gadenne (Le Boulou), Rigaud (Nîmes), Hoffmann (Allemagne).

Portrait de Josep Codinach, le vainqueur:

Codinach est un habitué des épreuves roussillonnaises, auxquelles il participe régulièrement, avec un succès à Montner en 2014. En ce printemps 2017, il s’est distingué rajoutant des victoires sur route en Catalogne et sur un VTT marathon. L’athlète est sérieux et prépare assidument ses participations sur les routes et les sous bois de sa Garrotxe. La ronde du lac qui s’est offerte à lui, s’est avérée une course dure à cause des soubresauts du vent du nord et du dénivelé, ce qui ne l’a pas empêché d’apprécier les paysages variés de l’arrière pays. Son succès, il le doit à son sens exacerbé de l’observation de ses compagnons d’échappée, que mine de rien il épie tout le long du chemin.

Entretien avec Nicolas Courtadon, 2ème:

"Le vélo, je le pratique depuis que je suis tout petit. En juniors au sein du club de Castelsarrasin j'ai fait pas mal de belles choses, participant à de belles épreuves comme la Classique des Alpes (un top vingt). J'ai ensuite porté les couleurs de Midi-Pyrénées, avant de m'exiler dix années à Paris pour mon travail. À présent j'ai réintégré depuis août 2016, le midi et plus précisément les Pyrénées Orientales, occupant un poste de prof au lycée de Prades. J'y enseigne la micro-technique. Je n'ai pas d'objectifs particuliers sinon de courir au jour le jour et peut-être accéder dans le futur à la troisième catégorie".

Entretien avec Josep Quintana Plana, 4ème:

Josep aura été celui qui se sera le plus rebellé dans le groupe des poursuivants, alors que les échappés caracolaient avec plus d'une minute d'avance. C'est lui qui seul, dans le col des Auzines, a pris le guidon ''en mains'' pour essayer de colmater la brèche qui le séparait des fugitifs. Il était trop tard car les trois lascars à l'avant ne ménageaient pas leur peine. À trois contre un, la cause était entendue.

Quintana Plana se concentre aux courses sur route et en Catalogne, il collectionne de nombreuses places dans le top dix, sans toutefois obtenir la consécration maximale. Sa présence sur les courses roussillonnaises s'explique par la faible distance qui le sépare de son domicile aux courses d'ici. Et d'ajouter que les parcours d'ici (lisez le vallonné) lui conviennent.

Texte: Claude Soubielle