C’est un temps maussade, où la bruine et la brume accompagnent les 170 partants. On vient de partout affronter les pentes de Força-Réal, où les Catalans du sud cadenassent plus que jamais, une épreuve qui leur est chère. Il se parle toujours catalan sur la route de l’ermitage. Cette année encore ces Catalans du sud ont écrasé la course, plaçant dix sept des leurs dans les vingt cinq premiers. Miguel Martinez Semino (Bicicletes Esteve) s’impose sur le circuit long au terme d’une course d’usure. La bonne échappée naît tout à fait en bas du barrage de Caramany, alors que la route recommence à s’élever pour se diriger vers Latour de France. Aux commandes se retrouvent huit hommes dont quatre maillots rouges de Bicis Esteve, deux jaunes et noir de Tarragona, Dani Reyes de Sant Antoni et le jeune Carcassonnais Kaggestad. Les huit vont grimper Cassagnes puis rouler de concert jusqu’au pied de Força-Réal. A partir du sommet du col de la Bataille, la sélection s’établit progressivement. Les coureurs de Tarragona attaquent et aussitôt ceux de Palafrugell répliquent et ainsi de suite, jusqu’à l’amorce de l’épingle à cheveu annonçant le dernier kilomètre. Le pourcentage à 10% finit de départager ces valeureux guerriers, comme l’indique le classement.

Les coureurs Français ne déméritent pas pour autant. Le Carcassonnais Erwan Kaggestad (19 ans) termine vaillamment 8ème, Mathieu Pello (Balma VS) 9ème, Bastien Bonini (Ariège C) 11ème, suivis des Roussillonnais Francis Roger (CC Le Boulou) 13ème à 46 ans, de Vincent Guedon (CC Rivesaltes) 14ème à 41 ans, de Frédérik Bonail (exilé en Australie) 15ème, du tandem Mickaël Dhinnin – Damien Debeaupuits (URT Vélo 64) 16ème. Belle performance de la féminine du GS Coursan, Florence Le Gallic qui termine 57ème.

Dans la plaine et sous le petit crachin, la course débute rapidement. Kaggestad, Albert Cantenys et Joël Gimbernat dégoupillent d’emblée. Au km 7, Kaggestad, Cantenys, Soler, Gomez, et le tandem Dhinnin-Debeaupuits persistent, alors que le peloton veille. Le regroupement intervient, pour laisser place à une nouvelle échappée. Elle est composée de Cantenys, Soler, Gomez, Girones et du tandem. Cette fois-ci cela paraît plus sérieux, 42’’ au second passage à Millas, 1’45’’ au passage suivant, avant de s’engouffrer dans la grande boucle, où le tandem va s’évader seul à l’avant pour une balade de quarante kilomètres…

Sur le circuit court de 67 km, Romain Durbiano (VS Narbonnais) déjà vainqueur sur circuit court en 2011, renouvelle son exploit et l’emporte facilement. Là, les ‘’Français’’ dominent et occupent neuf fauteuils dans le top dix. Jordi Ramon 4ème (VTT Club de Thuir) se classe premier des Roussillonnais, suivi de Mickaël Devilliers (Canohès) 6ème, Joël Gimbernat (VTT Thuir) 7ème, Jann Nowakokski (Le Boulou) 9ème. Prestations honnêtes des féminines Audrey Gascon (AVC Nîmes) 39ème et Manon Bataller (CC Le Boulou) 45ème. Une grande majorité de coureurs Français y participent, mais également des Britanniques, Danois, Andorrans, et là très faible colonie de Catalans du sud.

Força – Réal se mérite ! et arriver au sommet est un grand succès, une victoire pour chacun. Gagner devient un luxe qui se mérite davantage. Bravo à tous les participants et bonne route.

Mickaël Dhinnin et Damien Debeaupuits en démonstration.

Les deux portent les couleurs de l’URT vélo 64, et participent en tandem. Damien est non voyant et Mickaël dirige la manœuvre. Ce lundi de Pâques ils ont fait état de leur classe en se portant en tête dans la plaine, passant la Dona et la Bataille en éclaireurs pour n'être repris par Oriol Escolano de la garde rouge, qu'à l'entrée de Planèzes (km 92). Mickaël a été champion du monde masters du scratch à Manchester, et fait équipe avec Damien depuis janvier dernier. En mars ils avaient déjà décroché deux victoires. Bel exemple !

Texte: Claude Soubielle
Photos: Carles Melendez / sportimagen ©

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