Victoire de Francis Roger, il faut croire que le vélo conserve que ce soit la condition physique ou l’amitié. Hier à Pollestres Francis Roger (Le Boulou) et Stéphane Michaut (Lézignan) se sont disputés la victoire à l’amiable, se tenant la main pour franchir la ligne d’arrivée. La roue avant de Roger précédant un tout petit peu celle de Michaut, c’est ce qui a permis au juge à l’arrivée d’attribuer le gain de la victoire à Francis. Quand on pense que tous les deux viennent de franchir le cap de la cinquantaine !
La journée printanière d’hier incite à la sortie champêtre, et à peine le départ donné par Alain Cordero, voilà que José Benjumea (Le Boulou) et Emmanuel Daffos (Déjantés 65) ne ratent pas l’occasion de s’offrir ce plaisir. Si à Villeneuve de la Raho l’écart avec le peloton s’avère infime, il passe rapidement à 25’’ à Montescot. Une échappée qui inspire la réaction de Nicolas Courtadon (Rivesaltes), et celle du Carcassonnais Christophe Armero. Rien de bien méchant avant la charge que donne à son tour Jérémy Letué (Défense-Le Boulou). Brouilla (km 14) voit passer dans l’ordre Daffos-Bejumea, Letué à 30’’, et l’avant du peloton qui chasse à 1’. Ce dernier peu après le carrefour de l’Oliu, fait un gros effort pour rejoindre Daffos, alors que Benjumea semble avoir présumé de son potentiel. Tout ceci avant que Roger et Michaut, les deux compères du final ne s’extirpent du peloton dans la dure côte de Tresserre (km 22). À leur cadence on devine bien vite que leur ferme intention est de revenir vers la tête de la course. Leur action donne des idées à d’autres. Tant et si bien qu’entre Passa et Fourques, sept gars se retrouvent aux commandes. Il y a là Courtadon (Rivesaltes), Tobien (Narbonne), Quintana (Lefa Team), Letué (Le Boulou), Daffos (Déjantés), Roger (Le Boulou) et Michaut (Lézignan). Les sept vont rouler de concert et au virage de Corbère les Cabanes passent avec deux minutes d’avance. La cause est entendue !
Le final n’est qu’une question de gestion. Michaut et Roger se savent les plus forts. Michaut attaque à l’entrée de Ponteilla, entraînant avec lui Roger et Tobien. Ce dernier à la faveur du toboggan qui enjambe la ligne du TGV, lâche prise. Oh ! pas de beaucoup car les Quintana, Courtadon, Letué, Daffos l’entraînent illico dans leur sillage. Une poignée de secondes les sépare du duo de tête. Un écart qui ne varie plus jusqu’à l’arrivée.
Texte: Claude Soubielle
Entretien avec le vainqueur Francis Roger :
On ne présente plus Francis Roger qui en son temps a fait le bonheur des équipes huppées, portant haut et fort les couleurs de chacune d’elles. Que ce soit en Roussillon, en Catalogne ou dans le sud de la France, chacun sait que le coureur n’abdique jamais. La preuve alors qu’il franchit la barre des cinquante ans, il est toujours là, encore là diront certains. Mais comment fait-il ? Il progresse à sa manière.
Cet automne il s’est ouvert aux courses pédestres. Il s’en explique : « J’en avais assez du vélo et en septembre je me suis mis à courir pour mon plaisir. Cela m’a amené à prendre le départ de 7 ou 8 courses. Je m’entraîne autour de Passa où j’habite, mais je vais chercher les sentiers un peu partout avec mon copain Stéphane, le parrain de ma fille ». Le vélo il l’a repris début janvier, mais mine de rien le fait de courir à pied lui a fait travailler le cardio. Ainsi avec le poids idéal, il n’a du s’occuper que de foncier et de musculation. Et d’ajouter : « Les deux courses de février, j’aurais pu y participer car j’étais bien physiquement. Ces jours-là mon neveu qui est maçon, est venu effectuer quelques retouches à ma nouvelle maison. Je me suis contenté d’être son manœuvre ».
Un peu curieux sur ce qui s’est passé dans le final main dans la main, nous avons tenté d’en savoir un peu plus : « J’ai pris le bon coup ! je voyais que Michaut était l’homme à surveiller. Il attaque une première fois à Tresserre, et je suis dans sa roue. Il attaque à Ponteilla et même chose. Ensuite à deux, face au final, c’est l’Amitié qui a fait le reste… ».
Des nouvelles des trois blessés du km 62, à l'entrée de Ponteilla :
La chute a été violente et ils souffrent de leurs brûlures et coups subis dans cette chute. Lundi Didier a effectué des radios, et se satisfaisait de ne pas avoir de fracture. Cyril dès dimanche soir est rentré par avion sur Paris, avec le moral, et la satisfaction de ne pas ''s'être abimé'' comme ce fut le cas pour lui, l'an passé. Franck dès lundi a rejoint son ''taff'', l'a assuré avec un moral de vainqueur.
Tout le peloton, toute l'organisation leur souhaite un bon moral et un prompt rétablissement. et SVP que le fauteur de la chute fasse attention une prochaine fois. Merci pour tous.